Voilà, mon périple de 7 jours en Jamaïque vient de toucher à sa fin, je vous écris depuis Miami aux USA (une fois de plus) , ou j’attends ma correspondance pour Cancun, et prendre la route de l’Amérique Centrale, le Bélize en premier (il parait qu’ils ont un business assez impressionnant de hamacs là-bas et qu’il existe des panneaux marqués « Go Slow« . Bref, ça promet…)

Mais le début de l’histoire que je m’en vais vous conter débute à Cancun, en plein springbreak, le 23 Mars dernier au matin. Dernière soirée avec une bonne partie des personnes rencontrées au Mexique. Tout cela se fête autour d’un open bar (pas d’autres alternatives à Cancun !) dans LA discothèque à ne pas manquer, le Coco Bongo. Mon avion est à 6h20. Il va falloir surveiller l’heure pour ne pas le rater !

3h45 : Il faut y aller, on dit au revoir à tout le monde dans la boite, ça verse deux trois larmes (on s’attache) et puis hop, dans un taxi direction l’hotel pour récupérer les affaires puis l’aéroport.

Lorsque l’on arrive à l’aéroport, je suis pris en flagrant délit d’endormissement par mon chauffeur. Il va falloir faire le boarding ici et à Miami. 11 heures pour arriver en Jamaïque depuis Cancun. Vous avez dit low cost ? La journée sera longue…Mes tentatives d’endormissement sauvage dans les moindre recoins de l’aéroport de Miami en témoigneront par la suite…



Premiers « problèmes » à l’aéroport de Kingston : pas de lieu de résidence en Jamaïque et c’est directement le kiosque à touriste, réservation d’hôtel à la clef.  Arrivé lundi à Kingston, j’ai décidé de prendre une journée entière pour découvrir cette ville (qui m’a vraiment semblé immense).

Géniale rencontre avec Kenneth, chauffeur de taxi qui me prend sous son aile. « Welcome to Jamaica, you’ll love it ! Yes man !« . Il m’emmènera plus tard dans ces quartiers ou il vaut mieux ne pas traîner tout seul, surtout en tant que blanc…Notez ce numéro de téléphone si vous allez à Kingston et venez de la part de Romain World Tour : 362-2893 (Kenneth Wright).

Soudain, le Kingston 14 de Gregory Isaacs se dessine sous mes yeux, je vois le « Government Yard » de Trench Town que Bob Marley chantait sur « No Woman no cry« , je rigole énormément avec ces papys rastas et leurs 2 km de dreadlocks. Ils ont toujours le sourire jusqu’aux oreilles sur leurs vieux vélos rouillés. Au feu rouge, c’est les mêmes qui essayent soit de vous vendre le journal ou encore des fruits (mangues, oranges, noix de coco…) Dans les rues, tout est en couleur. Vert, jaune et rouge pour marquer l’appartenance au mouvement rastafari bien sur. Les petites cabanes de bois vraiment bricolées du bord de la route, qui vendent de tout et n’importe quoi.

Des grosses enceintes parfois dans la rue qui diffusent soit du dancehall soit du bon vieux roots : ce n’est pas un cliché ! Vous n’échapperez pas aux sound-systems en Jamaïque, que ça soit dans les magasins, dans les bus, ou bien encore chez le voisin. Un régal si vous aimez le reggae en général.

Les vents chaud et cette humidité impressionnante font de la Jamaïque un endroit ou il fait bon vivre non-stop en short et t-shirt. Rajoutez à cela la simplicité et la joie de vivre de ses habitants et vous vous sentirez tout de suite chez vous.

Premier passage obligé au musée Bob Marley à Kingston, un ex lieu de résidence ou le Dieu du reggae aimait passer du temps. On vous y contera sa vie et ou vous pourrez voir quelques pièces lui ayant appartenu (son Range Rover, guitare,…). Une partie de la maison sert toujours de studio de mixage ou Damian et Stephen Marley se rendent d’ailleurs régulièrement (et ou a été entre autre mixé « Welcome to Jamrock » pour les amateurs).

Le soir, j’ai rappelé Kenneth le chauffeur de l’aéroport, qui n’a pris qu’une broutille pour me balader dans les vieux quartiers de Kingston et m’emmener manger un excellent Jerk Chicken (spécialité locale) accompagné forcément d’une Red Stripe (la bière locale). Nous nous arrêterons à Trench Town dans une petite épicerie tenue par des rastas pour tailler une bavette, à deux rues de là ou à grandi Bob Marley. J’y rencontrerai Helen et Sofia, deux suédoises qui font aussi un tour du monde (et qui ont déjà à leur actif une grande partie de l’Afrique, toute l’Amérique du Sud, une partie des caraïbes, et s’apprêtent à partir dans le pacifique) et nous ferons alors le petit tour dans Kingston ensemble avec Kenneth.

Le lendemain, c’est direction Nine Miles, le village natal de Bob Marley, perdu en plein milieu des montagnes, et ce toujours en compagnie de Kenneth. C’est donc parti pour les montagnes, qui m’amèneront à passer par Claremont ou encore le petit village sympathique de 8 Miles.

8 Miles

Et puis voila enfin 9 Miles, petit village Jamaïcain perdu au milieu de nulle part. D’entrée de jeu, l’ambiance se fait un peu lourde avec trois rasta très insistant pour me montrer leur « musée« , constitué de pièces ayant appartenu à Marley (impossible de vérifier l’information, mais ça avait l’air assez plausible), notamment son vélo, ustensiles de cuisine et…du jardin. Ce fameux jardin que vous verrez prochainement en vidéo était « logiquement » rempli de pieds de cannabis, qu’ils m’ont autorisé à prendre en photo à condition de ne pas vendre mes clichés (l’un d’entre eux me prévenant au passage « I’ve only spent 6 months in jail » dans le creux de l’oreille…Ca refroidit). Je pensais que la visite faisait parti du tour, mais ce n’était pas le cas. Ils me forceront quand même à payer pour ces 10 minutes passées à me proposer leur herbe. Presque 15 dollars de perdu donc pour quelques photos…Maigre butin. A éviter si vous vous y rendez.

Déception en plus car si j’ai rencontré des vrais rastamans au niveau du look, ils ont été sacrémment abîmés par le tourisme généré par la tombe de Marley. Je m’attendais à y rencontrer les gens les plus simples au monde, il me faudra visiblement attendre encore un peu…Le prix de la visite vous coûtera environ 15 dollars US mais le show de votre guide le Captain Crazy vaut le détour…C’est pas Youtube qui dira le contraire d’ailleurs.

J’y rencontrerai deux hotesses de l’air Canadiennes qui visiblement ne savaient pas ou elles avaient mis leurs pieds habillés en Prada et qui n’arretaient pas de dire « What the hell are we doing here ? » Bon point malgré tout car nous avons pu partager les frais du taxi de retour (je m’étais mis dans un bon bourbier sans plan pour partir de cet endroit, car pas de bus ni de taxis sur place !).  Je finirai la soirée en arrivant au soleil couchant sur la côte Nord de la Jamaïque, à Ocho Rios plus précisément, sans savoir ou dormir, pour changer.

Je dormirai finalement chez Jennetta, adorable mamie Jamaïcaine qui s’avérait être une connaissance du…chauffeur de taxi. Si vous êtes dans le coin, vous pouvez toujours l’appeler, je vous explique dans 3 paragraphes comment la joindre. Sa maison n’est pas très loin du centre (10mn à pied) et en plus son sourire vous donnera vraiment du boom au coeur.

Levé aux aurores le lendemain après une insomnie mal placée, je débutais la journée en me perdant dans Ocho Rios, en marchant le long de la côte. Quelques touristes qui se comptent sur les doigts de la main. J’ai ensuite enchaîné avec l’étape obligée de Dunn’s River, une rivière qui se jette dans la mer (via des cascades qu’il vous faudra escalader). Du canyoning miniature si vous préférez. Je vous conseille de vous passer de guide (sauf si vous êtes un large groupe et il filmera l’excursion pour vous), mais faîtes attention si vous souhaitez vous y aventurer sans chaussures, par moment, ça peut vraiment glisser (j’y ai laissé quelques bouts de peau !). Néanmoins, c’est vraiment fun et c’est à faire car une fois que vous avez fini, il vous restera du temps pour profiter de la magnifique plage en dessous des chutes…

Dunn’s River est situé à environ 3 kilomètres d’Ocho Rios et n’importe quel taxi vous y emmènera pour 150 dollars Jamaïcains (faîtes attention avec les taxis dans les zones touristiques qui ont tendance à mettre des « 0 » de trop. En particulier à Négril, Ocho Rios et à l’aéroport de Kingston). Par contre, vendeurs à la sortie des chutes assez insistants et dérangeants (c’est toujours un « cadeau » soit disant, mais comme dans toutes les publicités racoleuses, il y a toujours un astérisque qui vous oblige à acheter quelque chose).

Une fois les chutes gravies quelques fois, et donc le début d’après midi entamé (autre astuce aussi, rendez vous à Dunn’s River dans la matinée ou vous serez quasiment tout seul, sinon c’est la ribambelle de touristes assurée), je file chez Margaritaville boire un Daïquiri mangue sur la plage, histoire de dire que j’ai bientôt fait tous les Margaritaville (Bon seulement trois en fait : Las Vegas, Key West et Ocho Rios). Mais l’heure tourne et je dois m’en aller (et à 7 dollars le Daïquiri, on va y aller en douceur). Je repasse en vitesse chez Jennetta récupérer mon gros sac à dos et lui dire au revoir. Et je promet au passage de lui faire de la pub (elle m’a demandé une misère pour dormir chez elle) sur mon blog donc si vous allez à Ocho Rios, appelez la au 892-0419. Sa maison est située 16 Balvard Avenue, Ocho Rios, St Ann, Jamaïque !

C’est le moment d’arriver sur Montego Bay. 320 Dollars Jamaicains (environ 4,5 dollars US) depuis Ocho Rios en minivan de 18 personnes (le genre de bus ou on trouve toujours de la place même quand il n’y en a pas).

Je venais d’arriver sur la plage de « Mo Bay » (c’est ce que hurlent les chauffeurs de bus lorsqu’ils essayent de remplir le leur) après cette éprouvante journée que déjà j’avais été pisté par une bande de jeunes. Interrogatoire bon enfant avec toute la ribambelle de questions obligatoires : « Tu viens d’ou ? » « Tu aimes la Jamaïque ? » « Tu dors ou ce soir ? »  » Ils sont ou tes amis ? » « T’as pas de l’argent ?« , j’en passe et des meilleures (à un moment un petit de leur bande me regarde avec un grand sourire et me dit « Their questions are too big« , je crois que je m’en souviendrai toute ma vie). Mais l’entrevue coupe court lorsque 4 australiens sorti de nulle part m’interpellent : « Hey, tu nous as pas entendu quand t’es sorti du bus ? Tu devrais pas rester ici tout seul, ça craint, surtout à la tombée de la nuit« . Ca me met un peu mal à l’aise avec les gamins autours qui comprennent bien évidemment ce que nous disons. Je les remercie de m’avoir prévenu, et fait comprendre aux enfants que j’aimerai bien souffler un peu après cette journée et surtout que le cercle qu’ils forment autour de moi me gène un peu pour apprécier le soleil couchant. Les australiens partent du côté opposé de l’île, impossible de les suivre. Les enfants s’en iront tranquillement peu de temps après.

Quelques images, et je décidais de partir voir un peu le centre de Montego Bay, entre autre quête de l’association SOS Children in Jamaica (j’y reviens juste après) et d’une âme charitable prête à m’ouvrir les portes de sa maison, de son bout de terrain voir même de son hamac.

Coup de foudre immédiat pour cette ville. Le monde dans la rue, les couleurs et l’architecture en général.Ces pécheurs qui vendaient leur poisson à la criée, Mais très vite, l’atmosphère devient lourde et pesante, je tournais en rond dans cette ville ou l’on me commençait à me regarder de plus en plus bizarrement. Forcément, je ne passe pas vraiment inaperçu et du coup je n’ai pas vraiment oser sortir ma caméra trop souvent (chose que je me suis permis à Kingston par exemple en compagnie de Kenneth). Je me rappelle de ce que m’ont dit les australiens et je préfère prendre un autre bus et continuer sur Négril, ville réputée plus touristique. Mais seulement une fois que j’ai pu shooter les dernières images du sunset.

A peine arrivé dans la station de bus (station, c’est d’ailleurs un bien grand mot), que je suis embarqué dans un bus pour Négril.

Le trajet est chahuté par le chauffeur qui visiblement est en pleines 24 heures du Mans, le goudron lisse en moins. Le contraste entre la « zenitude » générale qui règne dans le bus et la conduite suicidaire du chauffeur est ahurissant. Mais au final, plus de peur que de mal : ils sont tous aussi cinglés les uns que les autres au volant, donc arrivent très bien à anticiper le comportement de celui qui arrive en face : je n’ai pas vu un seul accident. Ou du moins je n’en faisais pas parti.

Négril…m’y voilà donc. Les plages les plus jolies de la Jamaïque parait-il. Forcément très touristique donc. Et je n’ai pas été déçu à ce niveau. Ou plutôt si. Car trop c’est trop, et sur la plage, on est plus vraiment en Jamaïque ! J’ai été habitué malgré tout avec Cancun.

Mon passage obligé sur place consistait à aller observer un couché de soleil au Rick’s Café, une institution sur l’île depuis 1974. Détruit deux fois par des ouragans (en 1988 et en 2004). A chaque fois reconstruit « better than before« , comme il est marqué sur le menu de ce bar restaurant.

Imaginez vous un instant boire un Sunset Punch (3,5 dollars US) face au soleil qui se couche. Bien entendu, c’est une attraction prisée donc ne venez pas trop tard si vous souhaitez dîner ou même avoir une table bien placée. En ce qui me concerne, j’ai préféré rester face à la scène un moment ou jouait un groupe de reggae (tous les soirs de 6/7 heures à 8/9 heures), avant de venir chercher les derniers rayons du soleil. Je me suis régalé sur du Marcia Griffith, du Bob Marley (impossible d’y échapper), du Luciano, et j’ai même versé une larme (j’étais très fatigué) sur une fantastique reprise de « Fly like an angel » de Beres Hammond, chanson à laquelle je suis très attaché…

J’ai aimé aussi les plongeurs du Rick’s Café, ces cascadeurs ultra musclés qui collectent de l’argent dans la foule avant de tenter des sauts d’un arbre immense directement dans la crique. La montée est acrobatique, un pas de travers et c’est la mort quasi assurée. D’entrée de jeu, lorsqu’il fait ses tractions à 25m de l’eau, ils vous annoncent implicitement que vous en aurez pour votre argent ! 20 dollars le gros saut, 10 dollars pour le saut du plongeoir le moins élevé (d’ou même des enfants sautent). La collecte va en général assez vite quand il y a du monde. Quelque part, ça m’a rappelé Acapulco et j’ai limite été plus impressionné par ces saltos réalisés à partir d’un simple bout de bois. Point négatif du Rick’s Café, les prix ont beau être affichés en dollars, ça reste cher (et les serveuses ont tendances à s’approprier un peu trop facilement le pourboire sur votre monnaie).

Coup de hasard terrible, alors que je sors du Rick’s Café, je rencontre Ken, un jamaïcain sympa, avec qui je discute un moment et qui me propose de venir boire une bière chez lui. J’embarque alors sur son scooter avec mes deux sacs à dos (dont 25 kilos sur le dos), en tongues et en t-shirt: normal. Le casque ? « Mi have no helmets » qu’il me dit.

A l’arrivée chez lui, c’est un peu le stress côté français, car on commence a s’enfoncer dans des petites rues mal éclairées et recouverte de terre, les murs en tôle et la végétation dense : on est a 100 lieux de la côte à deux pas ! Après tout, impossible de juger la crédibilité de cet homme que je connais depuis à peine 30 minutes. Obligé de lui faire confiance donc. Sur place malgré tout, la chaleur humaine de Ken fait que je finirai par me sentir chez moi dans ce coin pourtant très glauque : je passerai la soirée avec lui et je finirai par y dormir même ! Entre les aboiements des chiens errants, de ce coq qui visiblement avait un petit problème d’horloge, des hurlements des passants et du sound system du voisin. Guetto quoi.

Je profiterai de la journée du lendemain à Négril pour me balader sur la plage, qui je dois dois l’avouer, est magnifique.

Obligé pour recharger les batteries un minimum. Ayant sympathisé avec Ken, je resterai une nuit de plus chez lui à manger du Jerk Chicken (la première fois que je mangeais depuis 2 jours, j’ai perdu 4 kilos en Jamaïque !) et a apprendre des bouts de patois Jamaïcain.

Le lendemain, c’est la départ pour Black River, avant le retour sur Kingston. Black River est une zone du Sud de la Jamaïque, assez reculée et qui n’est connue quasi uniquement que pour la possibilité d’y voir des crocodiles dans la rivière (cette même rivière qui se jette ensuite dans la mer). Après environ 1h30 de route et un changement de taxi à Savanna-La-Mar (coût total : 500 dollars Jamaïcains soit environ 7 dollars US), me voilà à Black River, un des villages les plus reculés de la Jamaïque. J’avais lu sur le coin qu’il était choyé par les backpackers et autres voyageurs alternatifs. Je n’en croiserai pas un seul !

Quelques minutes de marche dans le centre (qui n’est qu’une rue en bord de mer) et je débarque directement au niveau du port d’ou partent les excursions). Mais il est déjà 6h et le soleil se couche : tout est déjà fermé.

Déception jusqu’à ce que de fil en aiguille, je parvienne à ce qu’un pécheur appelle « un ami à lui« . 5 minutes plus tard, l’ami en question arrive moteur à fond sur la côte ou je me trouve. Il affiche un vrai sourire jusqu’aux oreilles, s’appelle Alvin et me salut d’un large « Yes Man« . Il est visiblement pauvre et c’est une aubaine pour lui de croiser un touriste.

Je lui dis que je n’ai pas beaucoup d’argent, et nous convenons un deal pour 15 dollars (contre 30 dollars minimum pour une excursion organisée chez la concurrence). Et excellente surprise, Alvin connaissait le lieu sur le bout des doigts (normal pour un pécheur me direz vous..). La visite au coeur des mangroves reste un moment magique difficile à oublier. A faire absolument au couché du soleil pour les couleurs offertes par le ciel et pour vous retrouver tout seul sur l’eau (mais par contre préparez vous à « manger » du moustique au retour).

J’ai énormément discuté et appris avec Alvin. Je me souviendrai de ses yeux qui brillaient quand il évoquait Paris et l’Europe. « May be one day in the future » avec l’accent jamaïcain. Une grande parti de sa famille vie à Londres et lui n’a pas les papiers ni l’argent nécessaires pour partir. Je ne creuserai pas le sujet un peu délicat semble t-il. Je verrai à Black River quelques crocodiles, une végétation très dense et une faune composée principalement d’oiseaux en tous genres.

Au moment de repartir, je lui demande s’il ne connaît pas quelqu’un qui m’ouvrirait ses portes pour la nuit voir un motel pas cher (je suis à bout et le coin ne s’annonce vraiment pas touristique), et c’est à ce moment là qu’il me sort avec un grand sourire « I don’t have hot water but you can stay at my place if you want« . En voilà une réponse chaleureuse (sans mauvais jeu de mots). J’accepte bien évidemment l’offre et Alvin m’indique un petit bar sur le port ou l’attendre le temps qu’il aille vendre le poisson qu’il a péché ce jour. Ambiance locale avec les jeunes du lycée qui viennent boire quelques bières à la sortie des cours et ces quelques papys rastas accoudés sur le zinc à fumer leur herbe. L’un d’entre eux en m’entendant parler à la serveuse me jettera, le sourire en coin : « You’re from France, right ?« . Chapeau bas.

Alvin tirera 2200 dollars Jamaïcains de son énorme poisson de 11 livres (à 200 dollars la livre) et reviendra ensuite me chercher pour m’accompagner chez lui. J’apprendrai par la suite que c’est son seul revenu et qu’il galère vraiment dans la vie (« It’s all about survival » avec le sourire malgré tout, encore une phrase que vous ne pouvez oublier). Sur place, Je me retrouve dans sa « maison« , une simple pièce délabrée de quelques mètres carrés, plaques de cuisson à même le sol incluses ! 3 jours dans douche (l’eau de la mer, ça compte ?) et je m’écroule de fatigue. Je m’endormirai tout habillé sur un bout de son lit. Merci Alvin.

Le lendemain matin, c’est la même excursion mais cette fois-ci en pèche à la traine. J’ai vraiment passé un super moment avec lui (il m’a même raccompagné jusqu’à Santa Cruz pour me montrer a correspondance, 1h30 aller-retour quand même) et tout comme Jennetta, je me suis engagé à lui faire de la pub. Je vous recommande donc chaleureusement Alvin et son bateau stické « Romain World Tour » pour un tour sympa. Il aimerait se lancer dans les balades pour touristes pour gagner un peu plus décemment sa vie (« May be one day in the future » comme il me l’a redit). Voilà, c’est la fin de la boucle, direction Kingston à nouveau…La zone Sud de la Jamaïque est moins sujet aux précipitations que le nord, en résulte cette végétation moins « verte » que vous trouverez sur votre route.

Alvin & Myself

Nous voilà donc un peu plus de 40 dans un minivan conçu très certainement pour 20, et moi et mes 30 kilos sur les genoux pendant 2h30. Lourd. Au propre comme au figuré, car autant j’adore en baver avec mes sacs sur les épaules, autant là « froisser » ce qui me sert à marcher c’est un peu comme abîmer mon outil de travail..Assoupi, me voilà réveillé en sursaut à un moment, juste à temps pour voir (et surtout ressentir !) les zigzags de notre bus qui visiblement venait de frôler un camion en face ! Pour une fois les passagers du bus ont été un peu tendus visiblement…

Kingston paisible durant ma dernière journée, passée à rendre visite à trois associations. Car la Jamaïque, c’était aussi mes premiers pas dans l’associatif. Et je n’ai pas été déçu. Loin de là.

Depuis que j’ai décidé de donner une nouvelle dimension à mon aventure, j’ai reçu un peu plus de 100 euros en dons. C’est cet argent que j’ai décidé de reverser en Jamaïque pour commencer mon action, en complément d’une centaine de dollars de ma poche.

J’ai eu tout d’abord l’opportunité de m’arrêter à Spanish Town ou est basée l’association Food for the Poor. J’y laisserai 90 dollars US basés sur les dons que j’ai reçu jusqu’à présent. J’ai beaucoup aimé cette association et si elle n’était pas prévu au début de mon séjour en Jamaïque, je la croiserai par hasard en bordure de la route entre Black River en Kingston, à hauteur de Spanish Town. Grand bâtiment blanc et bleu le long de la route principale, vous ne pouvez pas le rater. L’association est très fortement inspirée par les valeurs de partage du christianisme et Laura, une bénévole que j’ai rencontré sur place m’a expliqué la façon dont étaient redistribués les dons, en l’occurrence via les églises, les paroisses et les organisations caritatives locales. Si vous passez par Spanish Town, ne manquez pas de vous y arrêter pour rencontrer son équipe.

L’adresse :Food For The Poor, Ellerslie, Spanish Town, St. Catherine, Jamaica

Leur site internet vous permet d’effectuer vos dons de différentes manières (voir la page How to Help)J’ai également pu (enfin) visiter l’association SOS Children in Jamaica que j’avais prévu d’aller voir dès le début. Présente à Montego Bay (je la cherchais quand je tournais en rond dans la ville…) et à Kingston (c’est finalement là ou j’irai lors de mon dernier jour dans la ville). Malheureusement c’est la déception : j’aurai du insister à Montego Bay en semaine car Dimanche, je n’ai croisé personne à l’association. Un trajet rentabilisé néanmoins par l’enveloppe discrètement déposée dans la boîte aux lettres avec un petit mot gribouillé un peu à la va vite sur un bout de journal. Montant du don sur place : 90 dollars US.

Via le site internet, vous pouvez également parrainer un enfant ou faire un don.

L’adresse du siège est la suivante :

SOS CV Jamaica Foundation
26 Peter-Pan Avenue
P.O. Box 654
Montego Bay 2
St James
Jamaica

Enfin, il y a aussi la Heart Association of Jamaica, qui se trouvait à deux pas de l’hôtel que j’ai pris le premier jour à Kingston. C’est encore par hasard (et parcequ’il me restait un peu d’argent en poche) que j’ai donc toqué à leur porte, en présentant un peu mon projet. Cette fois çi, il est question de récolter des fonds pour éduquer sur les dis-fonctionnements du coeur et des problèmes de santé qui y sont liés.

Content de m’être arrêté chez eux pour avoir directement abordé l’aspect « santé ». Donation effectuée : 60 dollars qui iront directement aux campagnes de préventions et aux soins des malades.

Je pensait au passage pour le futur faire établir des « reçus » par les associations pour les personnes m’ayant fait des dons, qu’elles puissent conserver un souvenir de leur participation. Idée à mettre de côté. Pour faire un bilan de cette première, je dirai avant tout que c’est très gratifiant de sentir que l’on peut aider même à son échelle, mais j’aurai préféré aller directement à la rencontre de ces populations plutôt que de passer par les associations intermédiaires. C’est une chose que j’ai pu faire perdu en plein milieu des montagnes et notamment à 8 Miles (et ou je m’attendais à être plus mal reçu que ce que je l’ai été).

Je pensais me reposer de la folie du Mexique en Jamaïque , je n’ai fait que me fatiguer un peu plus au vu de mon itinéraire. J’ai eu quelques coups de nostalgie ces derniers temps, et je commence à réaliser qu’un an, c’est long, cela aussi apporte du poids dans la balance au niveau psychologique. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir et même si je me laisse porter le plus possible par le voyage, ça me travaille vraiment.

Niveau santé, j’ai été bien malade ces trois derniers jours au point de ne pas en dormir, mes crises inexpliquées de ventre ayant repris de plus belle (alors que j’ai fait très attention à ce que j’ai mangé et bu pourtant : quasi zéro alcool et nourriture pas trop épicé. J’ai en ce moment une hygiène de vie exemplaire de ce côté là). Impressionnant, car des fois j’avais limite l’impression de revivre mon appendicite tellement la douleur était aigüe. Autant vous dire que je suis un peu sur les rotules. Pas top pour porter le sac…Mais tant que je ne suis pas à terre, je suis encore débout, du moins c’est ma philosophie du moment. Tant que je peux marcher…D’ailleurs, en parlant de marcher, je me remet aussi d’une grosse frayeur à Cancun après une importante chute. 1 semaine à boiter, mais je sens la fin du tunnel arriver !

Avant de vous quitter, quelques toutes petites généralités à retenir sur la Jamaïque.

Les taxis : n’hésitez pas à leur montrer que vous connaissez les prix locaux car ils ont tendance à vous faire payer le maximum en tant que touriste. Le mieux reste de demander aux locaux le prix estimé de la course pour annoncer votre prix maximum au chauffeur et éviter toute arnaque.

Rythme de vie : cool, voir très cool. Il ne faut pas être pressé en Jamaïque et préparez vous à attendre un peu de partout (sauf exceptions genre taxis).

L’ouverture des gens : exceptionnelle. Vous n’aurez pas vraiment à aller à la rencontre des gens, c’est eux qui viendront vers vous. Profitez en pour faire de belles rencontres. Gros coup de coeur pour les papys rastas de la génération de Bob Marley et confrères.

Autre point un peu lassant : vous vous ferez très certainement proposer de la drogue très souvent. Répondez simplement que vous n’êtes pas intéressé, mais fermement. J’ai été obligé de me fâcher avec quelques dealers un peu trop insistants. Dommage.

Faîtes attention à ne pas trop (qui ne veut pas dire jamais) sortir votre matériel (si vous en avez) tout le temps, en particulier si vous voyagez seul et dans des zones un peu reculées. Restez quand même un peu sur vos gardes si vous décidez de vous aventurer dans certains quartiers (notamment à Kingston).

Sinon, il ne me reste plus qu’à vous dire de profiter, mais de bien prendre votre temps si vous souhaitez faire le tour de l’île (minimum 15 jours seront nécessaires, car il y aura forcément des endroits ou vous souhaiterez vous poser quelques temps).

Voici le diaporama de ma semaine passée sur place. De quoi vous mettre l’eau à la bouche :

Jamaica (2009)



Jamaica ? Yes Man! No Problem !