La boucle est bouclée. Le projet Romain World Tour se termine ici comme il a commencé, par un article soigneusement préparé.

Un cycle se termine, un autre débute.

J’ai débuté ce blog fin 2007, à l’époque ou je cherchais des informations sur l’organisation d’un tour du monde. Je n’avais rien trouvé et avais alors décidé de laisser une trace, de documenter mon expérience, au bénéfice de futurs globetrotters et ce tout en laissant ma famille et mes amis profiter de ce périple d’une vie. Je finissais mon master à Paris et entre deux cours (et même pendant), je traçais une carte du monde sur Google Maps. Ce blog était né.

Un tour du monde, quelques récompenses, beaucoup de kilomètres parcourus depuis mes 23 ans et un bilan carbone pas top du coup c’est vrai.

Beaucoup de choses ont changé depuis. Pour le meilleur comme pour le pire, c’est aussi vrai. L’avènement du digital, l’arrivée des marques et des offices de tourisme au coeur du contenu des bloggeurs voyage. Oui, du voyage ! Rien d’étonnant même si cet univers avait pendant un certain moment été épargné. Je ne jète pas la pierre – j’en ai beaucoup profité – car le « content marketing » c’est le sens de l’histoire (et accessoirement aussi une composante de mon métier, vous voyez le genre). Ça nous réservera toujours de très belles surprises à condition que les opérations soient habilement orchestrées . Certains bloggueurs ont réussi à faire des choses très chouettes d’ailleurs, c’est important de le dire. Il y a eu des initiatives de génie. Mais il y a eu aussi des dérapages. Batailles d’égos, courses au « like », formations de clans, jalousie, coups bas…C’est une parenthèse qui m’ulcère : le fait d’apprendre qu’on puisse m’attribuer l’achat de followers sur Twitter. C’est faux, je n’ai jamais investi le moindre centime sur ce réseau social et si vous pensez que cette image est truquée, je vous invite à vérifier vous-même. Sincèrement. Qu’on en finisse. Que les personnes ayant pu colporter autant de bêtise puisse transpirer de honte et de confusion.

Ces phénomènes se situent aux antipodes des valeurs de partage et de tolérance que le voyage est censé inculquer, vous en conviendrez. C’est ce côté obscur qui porte parfois préjudice au vrai contenu qu’un blog a pour mission d’apporter. Game over. Le nombrilisme a gagné.

Vous l’avez très certainement remarqué, je suis beaucoup moins actif sur ce blog depuis quelques mois et pour cause, je me consacre à un nouveau projet. Un projet qui a demandé de grands sacrifices et que je devrais pouvoir vous révéler tout bientôt.

Mais pas maintenant.

En parallèle d’une vie assez trépidante ces derniers temps, je finalise aussi le projet Sur la route de mes ancêtres tourné au Vietnam l’année dernière, pour lequel nous avions réussi à lever 3 500 euros et que je souhaite vraiment pouvoir livrer au plus vite aux contributeurs.

Mais je m’égare.

J’ai fait des centaines de rencontres grâce à ce blog, je pense peser ces mots. Des lecteurs (dont certains sont devenus des amis), des blogueurs (dont un noyau dur d’irréductibles qui se reconnaitront, que je suis avec toujours autant de plaisir, et qui m’ont tous beaucoup apporté), des journalistes, des marques (j’ai dit que je ne jetais pas la pierre !), des employeurs…J’ai aussi écris de très belles pages de ma vie grâce à lui. Une fois encore, les personnes concernées se reconnaitront.

L’écriture me passionne et me passionnera toujours. Quelle joie d’avoir pu, au fil de toutes ces années, retranscrire ces aventures ici-même. Mais au fil du temps, le digital a pris une place bien plus importante dans ma vie et j’évoluerai donc dans ce sens. Je resterai actif sur Facebook, Twitter et Instagram et continuerai de publier photos et vidéos, évidemment. Parce que c’est ce qui m’anime, qui me passionne et qu’en parallèle je ne pourrais jamais m’arrêter d’échanger et de partager autour de l’aventure au sens large. Si je me suis aujourd’hui quelque peu sédentarisé, je n’aspire aujourd’hui qu’à continuer de voyager, mais à mon rythme.

Merci à tous ceux qui ont contribué à la vie de cet espace numérique. Pour votre soutien indefectible, vos encouragements, la passion que vous avez réussi à mettre dans vos commentaires depuis près de 8 ans maintenant, dans vos messages d’encouragements, dans vos tweets, dans vos emails, dans vos coups de téléphone (oui, c’est arrivé !).

Je conserve précieusement l’ensemble des lettres que j’ai reçu depuis toutes ces années. C’est pour moi, et de loin, la plus belle preuve de reconnaissance. J’en relierai dans quelques dizaines d’années et on rigolera tellement qu’on en fera tomber le dentier !

Vous ne pouvez pas imaginer la nostalgie que j’ai d’écrire ces lignes. Mais il n’y a pas de tristesse. « It’s time to move forward » comme dirait l’autre.

Et en plus, j’ai un dernier cadeau pour vous.

Je suis heureux de vous offrir le film Backpacker, gratuitement, en intégralité. L’ultime témoignage de ce tour du monde qu’il m’a été donné de vivre en 2009. Un voyage gravé à jamais que je vous souhaite à tous d’avoir la chance de vivre un jour ou l’autre.

Ce long métrage – réalisé en 2010 et hébergé depuis gracieusement par mon fidèle ami Pierre Jollet (que je ne remercierai d’ailleurs jamais assez pour être quelqu’un d’aussi extra) – est rentabilisé depuis longtemps et même si l’argent n’a jamais été un leitmotiv, il a permis pendant des années de collecter de l’argent au profit d’associations humanitaires. Aujourd’hui, cela fait exactement 5 ans jour pour jour que le film a été finalisé. Hasard symbolique qui donne tout de même un petit coup de vieux. 5 mois de travail à temps complet ont été nécessaires pour arriver au bout de ce projet et dans la mesure ou j’en détiens tous les droits, je suis fier aujourd’hui de lui faire faire ses premiers pas dans le « domaine public ».

Enfin premier pas, pas tout à fait. Il y a quelques années, je l’avais trouvé sous la forme d’un fichier torrent. Ça m’avait fichu un coup 🙂

Qu’il vous donne envie de parcourir le monde, de bousculer les frontières. Bref, de vous barrer.

Ce blog restera en ligne car c’était ça, à l’origine, son objectif premier: donner quelques conseils et permettre à l’internaute en quête d’aventure de pouvoir s’évader quelques instants. Et c’est aussi pour cela que le voyage ne mourra jamais.

Il y a tellement de choses excitantes à venir ! Vous ai-je parlé de fin ? Ce n’en est pas véritablement une. Je lève mon verre les amis. À la votre ! Et vous embrasse affectueusement.

À bientôt, sur la route où ailleurs.

Romain