Il existe peu de blogs de voyage du niveau de celui de Julie. Depuis quelques années, Carnets de Traverse est une référence en matière d’évasion que je suis très régulièrement et que je me dois d’encourager aujourd’hui. À juste titre, car cet hommage est largement mérité.

Aujourd’hui, sur un modèle un peu revisité de ses carnets de traverses (un côté poétique & immersif joliment mis en scène par des polaroids), elle propose la pré-commande de son premier livre Portugal, Itinéraires de voyageurs. Un carnet de voyage qu’on découvre en ce moment en images.

Quelques questions à l’auteur, Julie Sarperi.

– Comment as tu comment Carnets de Traverse ? Pourquoi ?

J’ai toujours eu le réflexe de tenir des journaux de bord, des carnets, lors de mes voyages. J’ai essayé plein de formes, le dessin, la peinture (une catastrophe), puis j’ai (re)découvert le polaroid et la photographie. A partir de là, j’ai commencé à scanner, écrire, publier des choses sur internet… Le déclencheur a été le petit carnet « Amsterdam » ; il a été très bien accueilli, ça m’a donné envie de continuer dans cette voie, d’en créer plus. Cela devenait une série : le site des Carnets de traverse a vu le jour.

Ensuite j’ai eu envie de faire un blog, pour partager autrement, de façon « pratique », et pour échanger. Et cette année c’est la naissance d’une boutique.

En fait la seule justification que je peux donner c’est que depuis le début je me laisse aller à ce que j’ai envie de faire. Un peu comme dans un voyage !

– L’écriture occupe une place essentielle de ton travail. Travailles tu sur place lors de tes voyages ou t’occupes tu de la rédaction au retour ?

Ça dépend des carnets. Amsterdam a été entièrement écrit sur place, alors que Japon, Notes de voyage est beaucoup plus trituré, travaillé au retour.
Sur place, j’ai toujours des petits carnets avec moi dans lesquels je note plein de choses. Ça peut être de l’ordre du ressenti, des noms d’endroits, une conversation, des infos pratiques… C’est ma base de travail, mon contenu brut. Il arrive que je reprenne des pages que j’ai écrit sur place sans rien y toucher, mais la plupart des textes sont retravaillés après coup.

– Tu te lances dans le e-commerce avec une boutique à venir et ton livre sur le Portugal qui est actuellement en pré-commande. Bravo ! D’autres projets à venir ?

Oui, le livre Portugal, itinéraires de voyageurs paraît fin janvier aux Éditions Nomades. J’ai hâte de le voir, le toucher !

Au niveau de la boutique, c’est le tout début, et c’est un projet qui en cache d’autres. C’est un contenant qui me permet de créer plein de choses. A suivre…

Sinon le blog est également en train d’être entièrement revu et refondu.

Je me suis rendue compte que certaines personnes ne connaissaient que le blog, d’autres que le site, d’autres encore que le projet des stickers (NDLR : J’ai commencé un projet similaire en 2008 sans connaître celui de Julie ! Cela dit, mon album est bien moins rempli que le sien)… J’ai un peu tout repensé pour que chacune de ces parties dialoguent mieux entre elles.

Rendez-vous donc en janvier 2012 !

– Quelle a été ta plus belle rencontre de voyage ? Le paysage qui t’a le plus marqué ?

Les rencontres que je préfère, étrangement, sont celles où il y a la barrière de la langue. Celles où on est contraints de communiquer par le regard, par l’image. Il m’arrive assez souvent de faire des portraits et de laisser un polaroid, en remerciement. En général c’est assez intense comme moment, très joyeux ; j’aime ne pas faire que passer et « prendre » des photos.

Un paysage : l’Islande. Pas un endroit en particulier : toute l’Islande ! J’ai eu une préférence pour les fjords de l’ouest, mais franchement tout est magnifique là-bas… On ressent très fort cette nature rude, cruelle, dangereuse. J’apprécie toujours beaucoup qu’un paysage me remette ainsi « à ma place », me sentir petite dans le grand ordre des choses, pouvoir lâcher prise.

– Un peu de technique : comment réalises tu tes superbes carnets de voyage ?

Polaroid + scanner + Photoshop + un bon stylo + des vieilleries : ma dernière trouvaille c’est une machine à écrire. Je l’ai beaucoup utilisée pour le dernier carnet, le Portugal. Taper le texte sur une machine puis le scanner, c’est très différent d’utiliser une typo de type « machine à écrire ». En le tapant vraiment, vous avez toutes le bruit, les imperfections, les accidents. C’est ce qui est si charmant dans le polaroid aussi, cette imperfection, cette imprévisibilité. Ça bave, ça se coince, parfois…

Dans les carnets beaucoup de choses sont scannées : polas, tickets, écriture manuscrite, dactylographiée, tampons, dymo, cartes, bouts de papiers, etc. Je fais ensuite la mise en page dans Photoshop.

Sur Sumatra j’avais utilisé des Posca, pour Helsinki des planches de Letraset, etc. Chaque destination a son style propre, son interprétation graphique, qui correspond à la façon dont j’ai ressenti le voyage. C’est en tous cas ce que j’essaie de faire passer.

– Autre chose à rajouter ?

Vous pouvez aussi suivre l’actualité des Carnets de Traverse sur ma page Facebook et mon compte Twitter !

Merci à Julie pour son temps. Quant à vous, amoureux de jolis livres, de photos, de voyages et de belles histoires, foncez réserver votre exemplaire avant qu’il ne soit trop tard. Et en bonus, Julie vous propose même gratuitement dédicace, tirage carte postale un carnet de ses stickers !