Moscou : le bout de mon périple transsibérien ! Pas de vol Moscou – Irkutsk (le train donc), ce qui ne m’empêchais pas de débarquer sur place en une froide matinée, en compagnie de Rob et Aylsa, un couple d’australiens de 35 ans qui me suivaient depuis la Mongolie. Après Ekaterinburg, Moscou me voila !

Romain & Rob

Un peu perdus dans un premier temps au niveau du métro (d’incroyables labyrinthes), nous finîmes par trouver le chemin de Kitaï-Gorod, quartier populaire et culturel à deux pas de l’ancien siège du KGB et du Kremlin. L’objectif était de rejoindre l’hostel Napoleon, que je vous recommande d’ailleurs vivement. Alexander qui travaille sur place parle un français quasi-fluent (il part d’ailleurs faire ses études en France très prochainement !) et en compagnie d’Anya et de Yana, ils forment une équipe très sympathique…

Anastasia, David, Kimberley, Alexander et Romain

A peine installés dans l’auberge de jeunesse, nous partons en expédition ! Sur le petit kilomètre qui rejoint la place rouge, nous commençons déjà à nous émerveiller par l’architecture qui s’ouvre à nos yeux. C’est beau, classe et un poil « show-off » de par l’omniprésence de dorures sur les églises. Le bout de la rue me parait interminable, voilà un bon moment que j’attends de fouler le sol de cette fameuse place rouge !

L’intérieur du Gum

Et, puis, nous y voila. Après avoir dépassé le Gum, cette célèbre galerie marchande qui regroupe tous les grands noms du luxe, c’est l’orgasme visuel.

La cathédrale Saint-Basil-le-Bienheureux se dresse là face à nous, devenus pour l’occasion figurants de carte postale…Plongés dans une peinture que l’on a si longtemps pu observer dans des livres, avant d’en faire finalement parti.

La Place rouge, c’était pour moi un peu comme Disneyland. L’espace d’un instant, on retrouve ses yeux d’enfant devant ces splendeurs colorées, symboles incontestés de l’architecture traditionnelle russe.

Il y a beaucoup à faire à Moscou, et je pense que 3/4 jours ne sont pas de trop.

Au centre de la place rouge, en bordure du Kremlin : le Mausolée de Lénine. Un très large débat anime ce lieu et pas des moindres : doit-on le fermer ou non ? Ouvert au public tous les jours de 10h à 13h (sauf les Lundi et Vendredi), il abrite le corps momifié de Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine.

L’épreuve d’admission est d’ailleurs tout un protocole que je me dois de vous décrire, tant il est impressionnant. Si vous n’arrivez pas au moins 20 minutes avant l’ouverture, le risque de voir une foule de curieux (plus de 20 000 visiteurs par jour !) vous passer sous le nez est grand. Car le mausolée intrigue et attire. Par voyeurisme me direz-vous ? On peut en effet penser « Quel intérêt à voir un cadavre de près de 100 ans d’age ?« . Pour ma part, je pense que le côté « impressionnant » de la chose l’a emporté sur celui « voyeuriste » : il s’agit de Lénine tout de même !

Une fois arrivé au poste de contrôle, une fouille minutieuse est effectuée. Et pas question de tenter d’infiltrer un appareil photo, les conséquences peuvent-être lourdes !

Devant la bâtisse ou vous arrivez après avoir emprunté un chemin le long du Kremlin, vous êtes amenés à ôter votre couvre-chef, enlever les mains de vos poches, et à cesser de sourire. Une manière de témoigner votre respect à la dépouille que vous vous apprêtez à voir. A l’intérieur, un garde se trouve à chaque coin de couloir, qui forment un carré.

Une fois devant la dépouille située au centre de ce « carré« , il est interdit de s’arrêter, et on observe donc le cercueil en marchant au pas, sous l’oeil attentif des 4 gardes qui vous encerclent. Bien évidemment, les photos et vidéos sont proscrites, et le matériel est saisi lors de la fouille.

J’ai été impressionné par la petite taille de Lénine, alors qu’en général, les russes sont plutôt grands ! Le corps est bien conservé, mais ressemble réellement à une copie en cire. Certaines rumeurs circuleraient à ce sujet en prétendant qu’il s’agit d’une copie tout droit sortie du Musée Grévin (ou de chez Madame Thussauds, c’est au choix).

L’entretien du corps nécessitait environ 500 000 roubles annuel avant l’inflation (soit près de 13 000 euros), une donnée qui date de 1993. Lors de mon passage sur place, j’entendrais des chiffres nettement plus élevés. Une information que je n’ai pu vérifier mais qui semble logique, le corps ayant pris de l’age depuis.

Certains partisants pour la fermeture du mausolée avancent le respect du corps, d’autrent justifient une partie de l’histoire qu’ils désirent enterrer. Les contestataires plaident le droit à l' »histoire« , car beaucoup de russes pensent que Lénine a énormément fait pour la Russie.

A l’intérieur du mausolée, je ne passerai pas plus d’une minute trente, après avoir fait la queue pendant près d’une heure trente.

Si vous passez le Kremlin et continuez à marcher à l’opposé de Kitaï-Gorod, vous tomberez sur la cathédrale du Christ-Sauveur, qui reste pour moi la plus belle cathédrale que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. Son histoire est intéressante, car elle fut détruite sous Staline dans les années 30, puis reconstruite à l’identique entre 1995 et 2000. En 1994, Boris Eltsine avait établi un décret à démolir la piscine établie sur le terrain.

A l’intérieur, la hauteur de plafond est extrêmement impressionnante. Tout brille dans un silence religieux. Signe de sa grandeur, la cathédrale est établie sur deux niveaux, et on accède à la partie « sous-sol » par un escalier de marbre. Tableaux ancestraux et représentations bibliques sont à l’honneur dans cette partie malheureusement en restauration lors de mon passage. Son histoire est à dévorer plus en détail ici. Vous pouvez également vous rendre sur place en descendant à la station de métro Kropotkinskaïa, une des stations les plus connues de Moscou.

Le métro : une attraction à lui tout seul ! Car les architectes de l’époque (les premiers travaux furent lancés en 1931) y ont remarquablement bien mit les formes, et certaines stations sont de véritables chefs d’oeuvre. Je vous encourage vivement à faire un tour complet du métro circulaire et de vous arrêter par exemple aux stations Komsomolskaïa, Novoslobodskaïa, Bieloruskaïa, Kievskaïa. La station Ploshad Revolioutsii situées sur la ligne bleu-foncé vaut également le détour. Comme c’est un peu difficile de repérer tout cela sur un plan écrit en cyrillique, et que je suis sympa, je vous ait fait le plan.

Tout près de l’endroit ou j’ai résidé se trouve également la station de métro Loubianka, ou se trouve le siège de l’ex-KGB et tristement devenue scène de terreur avec la station Kulturi Park lors des attentats à la bombe du 29 Mars 2010.

A Moscou, j’ai eu la chance de rencontrer Olga, une russe d’une trentaine d’années qui avait découvert mon projet via Facebook. Elle fut un guide de choix pendant 3 jours, toujours souriante et prête à rendre service.

C’est d’ailleurs elle qui m’amènera la première fois au coeur du Kremlin. Le Kremlin, ça vous dit quelque chose ? Ce gigantesque forteresse située en plein coeur de Moscou et centre politique Russe. Le président n’y loge pas mais s’y rend chaque matin sous une escorte époustouflante.

Le Kremlin compte 20 tours qui mesurent entre 20 m et 70m de haut. Ses murs, quant à eux, atteignent jusqu’à 19 mètres de haut pour 6 mètres d’épaisseur. Il a subit de nombreux assauts au cour de son histoire, même par les français en 1812 ! Longueur totale de son enceinte : 2235 mètres !

Pénétrer dans le Kremlin, c’est ressentir cette sensation d’accéder à un endroit « interdit« , et très important : toutes les décisions prises par le gouvernement partent d’ici…Je n’ai jamais été invité à une Garden-Party de l’Elysée, je ne peux donc pas comparer !

La sécurité est très importante et une fois la fouille passée, on trouve un centre de formation dédié aux policiers ! L’accès au Kremlin vous coutera 300 roubles si vous souhaitez visiter l’ensemble des cathédrales (plus que conseillé), environ 100 roubles pour un accès simple. Le Palais des Armures se visite aussi en option, tout comme la salle des diamants qui serait spectaculaire, mais un « peu » cher : 500 roubles !

Vous trouverez à l’intérieur du Kremlin le célèbre Tsar Pouchka (fondu en 1586) ainsi que la plus grosse cloche au monde (près de 200 tonnes !). Enfin, on y trouve une salle de spectacle. La carte satellite suivante vous donne une splendide vue aérienne du complexe.

Je n’ai pas eu le temps de me rendre au Musée de l’Espace, mais d’après les échos que j’ai pu avoir, cela semblerait bien. A mettre de côté sur votre « to do » list donc.

Après avoir pu apprécier comme il le fallait cette jolie ville de Moscou, je devais me rendre à Saint-Petersboug via le train. Ce même train qui sera la cible d’un terrible attentat quelques jours après mon passage…Un fait qui me fait toujours froid dans le dos aujourd’hui.

Triste nouvelle aujourd’hui : Romain World Tour approche de la fin. Il nous reste à explorer ensemble les canaux de Saint-Petersbourg puis la Finlande via Helsinki, puis tout sera terminé. Enfin. Sauf si vous votez pour moi…