Je suis reparti dans les plaines, loin de tout, pour chercher un peu de sérénitude et de paix, tout comme je l’avais fait au Canada il y a quelques semaines. Au coeur de l’Amérique profonde, dans le South Dakota plus exactement, au milieu de nulle part, puis plus au sud, dans le Colorado, d’ou je vous écris à présent.

Voyager seul est un défi énorme. Je commence à comprendre ce que tout le monde ou presque me disait avant mon départ : « Il en faut du courage« .

En croyez moi, c’est dur. Du moins c’est loin d’être facile tous les jours. Croiser des êtres nouveaux en permanence, s’impregner de ces rencontres au maximum, échanger, partager. Pour à nouveau repartir encore et encore…

Être seul face à ses pensées, ses peurs et ses angoisses. Ses pensées, encore et toujours.

Je n’irai pas au bout des sponsoring que j’avais entrepris avec NeoMarco et Navx, ces même partenariats pour lesquelles j’avais fait ces déplacements hors de Lyon, ces même partenariats pour lesquelles j’avais pris tant de temps à mettre tout ça en œuvre notamment.

De ce qui se devait être un voyage au profit d’autrui sera au final une expérience intérieure et personnelle. Je m’en excuse sincèrement auprès d’eux à nouveau, mais ce choix est justifié du plus profond de mon être, et j’en ai besoin. Je me trouve en ce moment dans le creux de la vague. Avec moi-même, avec ce choix d’être resté seul quelques temps après une étape très riche sur le plan humain à Chicago.

Je passe beaucoup temps à mettre à jour ce blog. Loin de m’en déplaire, puisque comme je vous l’ai déjà dit, je profite des moments ou je voyage pour m’en occuper : la plupart des montages que vous avez pu voir et des articles que vous avez pu lire depuis le début ont été réalisés dans le bus ou lors de mes (trop) nombreuses insomnies. Pas de perte de temps en réalité donc. Et c’est toujours un plaisir de vous faire partager ce voyage. C’est même d’ailleurs ce qui continue de me motiver avec une autre chose plus personnelle. Le jour ou ça devient lassant pour moi, soyez certains que j’arrêterai tout sans la moindre hésitation.

Mais le fait est que les choses de la vie m’ont fait perdre une certaine partie de mon enthousiasme à propos de ce projet, du moins dans les dimensions dans lesquelles je l’avais imaginé. Une certaine partie de ma joie de vivre s’est envolée, même si ça ne date pas d’hier. Il n’existe pas de censure sur ce blog et je me dois d’être honnête avec vous. Au final, je me rends compte être parti pour apporter des réponses à mes interrogations, trouver un sens à tout ce que j’ai laissé en France. Mais je n’abandonne pas, et j’irai au bout de ce voyage, et surtout au bout de moi-même, et ce qu’elle qu’en soit l’issue.

Après plus de deux mois, j’ai quand même réussi à perdre 5 kilos (!), mais paradoxalement, je me suis musclé de partout, surtout au niveau des jambes, des abdos et des épaules, le poids du sac aidant. Mon dos ne me fait pas de cadeaux, et je commence à supporter la douleur de façon quotidienne. J’apprends à mieux porter mon sac surtout.

Pardon à toutes les personnes que j’ai délaissé ces derniers temps, je suis rentré dans une phase un peu critique de mon voyage. Pardon Maman, Papa d’avoir été si distant, injoignable. Pardon à tous mes amis qui m’ont envoyé des messages restés muets au retour (Pardon Maï-Ly, Maguelonne et Fabien entre autre d’avoir été si long). Je prendrai le temps de vous répondre à tous.

Au delà de toutes les épreuves qu’elle pourra vous apporter, sachez profiter de la vie, de tous ces instants qu’elle vous offre. Sachez dire les choses au bon moment. Avant qu’il ne soit trop tard…Voilà la leçon que j’aurai à transmettre, sûrement celle de ma vie d’ailleurs.

Cet article n’est volontairement pas ouvert aux commentaires, merci de votre compréhension.