L’Amérique Centrale, c’est parti ! Je vous écris ces quelques lignes depuis le Belize, et plus exactement de l’île de Caye Caulker. Caye Caulker ? Un petit bout de paradis au large du Belize, 45 mn de bateau depuis Belize City. Perdu au milieu des lagons d’une eau qui oscille entre le bleu turquoise et le vert émeraude.

Mais pour mon arrivée en ces terres, il faut remonter quelques jours en arrière. Nous sommes le 31 Mars au soir, je venais de passer une nuit allongé dans l’aéroport de Kingston pour économiser l’hôtel (mon vol étant programmé à 7h15 le matin) plus quelques heures dans le bus qui m’emènera de Cancun à Chetumal (dernière ville mexicaine avant la frontière avec le Belize). Autant vous dire qu’avec la semaine que je viens de baroudage extrême que je viens de vivre en Jamaïque (sans compter la fête extrême du Springbreak à Cancun juste avant et les 8 heures passées bloqué à Miami suite à un vol annulé), je commence sérieusement à attendre mes limites niveau fatigue…

Mais ça y est, me voici à nouveau aux portes d’un nouveau pays. Le chauffeur de bus nous fait descendre tout d’abord une première fois, côté Mexicain, histoire de nous alléger de quelques pesos..Attention si cela vous arrive : à priori, il semblerait que vous n’avez pas à payer ces 10 dollars US si vous ne revenez pas au Mexique.

Seulement voilà, je me suis délesté de tous mes pesos Mexicains restants dans la casquette d’un mendiant à Chetumal. J’ai encore 3 dollars US en poche, mais pas de quoi rassasier l’officier responsable de l’immigration.

Deuxième problème : ma carte bleu ne passe pas. « Invalid card » il parait. Heureusement, un passager me propose de m’avancer le passage. Il est blond et a un fort accent germanique. J’apprendrai à le connaître par la suite, soyez patients.

A la sortie du bus, c’est la question habituelle : « Bon, je fais quoi maintenant ? » Il ne me faudra qu’une poignée de secondes pour remettre la main à nouveau sur Sebastian, ce jeune allemand qui m’a avancé les 10 dollars au poste frontalier et qui est armé du Lonely Planet. « I red some nice feedbacks about a backpacker hostel located at the seaside« . Banco. Je sympathise très vite avec lui. Sebastian est un étudiant en géologie qui vient tout juste de terminer un voyage organisé avec sa faculté au Mexique. Il a décidé de poursuivre le voyage seul jusqu’au Costa Rica, mais ne dispose que de 15 jours ! Le pauvre, il accumule les insinuations hitlerienne douteuses dès lors que les gens prennent connaissance de sa nationalité (une nurse à l’hôpital à même essayé de le convaincre à quel point Hitler était un homme bien, c’est vous dire…).

A peine sorti de la station de bus, c’est la jungle : « Taxi ! » « Taxi ? » « You need a taxi sir ? » « You’re going to the beach ?« . Pas la peine d’insister, cette jungle, j’ai appris à l’apprivoiser avec le Mexique…Alors que nous nous dirigeons dans le centre, nous nous ferons tout de même suivre par l’un deux qui tient à notre montrer le chemin de notre auberge.

Mais très vite, la conversation évolue vers des propositions plus malsaines :

« I work at the Dragon Club at night. Nice black girls. They start to dance for you, but you can have wathever you like. Come tonight, you’ll have a lot of fun« . Sans façon, merci.

C’est lorsque qu’il commence à nous faire prendre une mauvaise rue que nous décidons de le remercier fermement.

Une fois arrivé dans la Guest House, c’est la surprise : que des allemands ! Nous y rencontrerons notamment Frederika, une autre allemande habituée des lieux et du Belize en général, qui sera par la suite une précieuse source d’informations en tous genres.

Vue depuis la terrasse de l’hostel

L’endroit ou nous nous trouvons s’appelle la Sea Side Guest House. Elle est référencée dans le Lonely Planet et la nuit sur place vous coûtera 40 dollars Bélizien (soit 20 dollars US). Je recommande cet endroit pour l’ambiance qui y règne et qui se veut très backpackers. Les chambres se composent de dortoirs de 2 lits superposés.  Le terrasse, elle, vous offre le choix entre deux hamacs différents…Car oui, le hamac au Belize, c’est un business, vous ne pourrez y échapper !

Sebastian et moi-même déciderons dans la soirée de nous aventurer dans le centre de Belize City, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent (j’avais mangé un Snickers en 36 heures). Ambiance très lourde avec regards insistants des quelques squatteurs de rue. La rue est mal éclairée, la chaleur toujours présente. La ville est sale et peut même sentir les égouts par moments.

Pas de chance, ma carte bleu ne marche toujours pas. Diagnostic : une pliure malchanceuse, impossible de retirer à nouveau. Heureusement, j’en dispose une de secours, mais impossible de me souvenir du code (merci Maman pour me l’avoir envoyé..) Sur le moment, je refuse d’emprunter plus à Sebastian et m’abstiendrai du coup de manger par principe.

Alors que nous sommes en plein centre de Belize City, on nous met en garde : « I strongly advice you to come back to your hotel right now without any detour » nous dira ce vendeur de hot-dog. Nous nous ferons très brièvement importuné au retour.

Nous apprendrons en effet par la suite qu’il est vivement déconseillé aux touristes de se balader dans Belize City dès la tombé de la nuit.

Pour Sebastian, c’est visiblement une des premières fois qu’il voyage seul, et par moment j’ai l’impression de jouer le rôle du grand frère. Assez amusant. Il risque d’ailleurs de m’accompagner jusqu’à Guatemala City dans les jours à venir.

Le lendemain, c’est direction Caye Caulker, une île au large du Belize, ou je me trouve en ce moment. Ce petit bout de terre a été ravagé en 1961 par l’ouragan  Hattie, qui a coupé l’île en deux. Il en reste néanmoins ce lagon paradisiaque cerné par la barrière de corail, située à 1,6 km de la côte.

Rue principale à Caye Caulker

En fin d’après midi, je me suis offert le luxe de quelques heures de windsurf en réponse à un vent généreux. Et en m’approchant de la barrière de corail au soleil couchant, et ou le reef était parfois à fleur d’eau, j’y ai pu observer raies (nombreuses) et requins (j’en verrai 4 en 2 heures) qui nageaient juste sous mes pieds dans une eau translucide ! C’était assez incroyable et je regrette de n’avoir pu prendre la caméra sur la planche pour vous faire partager mes frissons…

Coucher de soleil sur Caye Caulker

Je suis au repos un peu forcé ici (bon, ce n’est pas non plus l’enfer comme vous pouvez le constater..) et j’envisage de me rendre au Guatemala dès demain, en commençant par les célèbres ruines de Tikal, avant de redescendre jusqu’à Guatemala City. Je risque peut-être de rajouter le Salvador à mon itinéraire avant de rejoindre le Honduras, car d’après les routes existantes, c’est sur mon chemin…

A ce propos, si jamais vous prévoyez un séjour au Guatemala, ne lisez pas avec trop de sérieux les avertissements général de l’ambassade française, ou vous ne partirez jamais !