Une dizaine de jours sont passés depuis mon départ de Jacksonville.

Quel a été mon itinéraire ?

Mon passage à Miami a démarré sur les chapeaux de roue : à 4 heures du matin, lorsque le car arrive, je me trouve à l’aéroport international de Miami, donc vraiment pas à côté du centre ville, encore moins de Miami Beach ou se trouvent les plages. J’avais en tête de filmer le lever du soleil depuis la plage, mais aucun bus ne circule à cette heure là. Le taxi ? 30 dollars. No way. Je demande alors l’avis des agents de la compagnie de bus, qui m’annoncent en coeur qu’il faut bien compter 3 heures à pied pour rallier le centre. Ils pensaient certainement me décourager, c’était bien mal me connaître. Sans sommeil depuis plus de 24h, le poids des sacs à dos sur les épaules, me voilà donc en route avec une seule idée en tête : marcher le plus vite possible pour atteindre la plage avant le fameux sunrise. Je crois bien que je n’oublierai jamais les yeux hallucinés qu’ils ont fait dans le bureau Greyhound au moment ou j’ai dis que j’y allais malgré tout…

Je crois aussi que je n’oublierai jamais non plus avoir traversé cette autoroute en courant pour rejoindre une des artères qui mènent au centre ville. Une sacrée montée d’adrénaline. Mais je dois avouer que j’ai triché. Non pas par fatigue (j’ai testé les fameuses fioles « 5 hours energy » bourrés de vitamines et excitants en tout genre, et je peux vous dire que même un pack entier de Redbull à côté, c’est de la rigolade), mais tout simplement parce qu’au bout d’une heure et demie de marche, les bus se sont naturellement mis à fonctionner. Juste le temps de monter à l’intérieur, et me voilà parti pour Miami Beach. J’arriverai sur la plage à 5.45 du matin, juste le temps de sortir caméra et appareil photo (pour avoir deux prises de vue) et me voilà assis sur le sable, face à la mer et à mes pensées (Je t’ai appelé, tu te souviens ?).

J’ai passé le reste de la journée sur la plage, avec toutes mes affaires, premiers contacts douloureux avec le soleil. Beaucoup plus tard, je réalise que je ne sais toujours pas ou dormir. Je trouverai une auberge de jeunesse extra à South Beach que je vous recommande fortement si vous êtes de passage dans le coin. Mais  luxe et frime, voilà ce que je retiendrai de cette ville. Après 24 passés à Miami Beach (le centre de Miami en lui même n’a que peu d’intérêt), voir déambuler Ferrari, Maserati, Bentley et autres Lamborghini sur le fameux Ocean Drive n’attire même plus mon attention tellement c’est devenu une banalité. C’est également effrayant de constater à quel point la drogue est omniprésente dans cette ville. De l’avis des locaux que j’ai pu rencontrer, Miami est réputé pour être un point d’entré crucial de la cocaïne aux USA.

Les Harley Davidson sont légions, le port du casque non obligatoire en Floride  et ce que je retiendrai aussi de Miami, c’est aussi es bruits d’échappements produits à chaque passage du feu au vert, qui résonnent dans toute la ville.

Au passage, un grand merci à Thomas pour le Daïquiri mangue ! Thomas est un jeune français qui est actuellement en stage à Miami et qui m’avais contacté pour me proposer son hospitalité. Un email que j’avais complètement zappé. Je me suis rattrapé et c’était un plaisir de parler à nouveau un peu français avec lui et un de ses amis de passage.

Mais le temps passe vite et il m’a fallu prendre une décision. Je suis parti à Key West dans l’espoir d’y trouver un peu de paix, de repos, de sérénité. Je suis arrivé très éprouvé moralement et j’ai choisi de passer ma première nuit sur la plage, dans un coin reculé de Key West (trouvé par miracle à 3 heures du matin après 2 heures de marche avec la lampe frontale) , ou j’ai improvisé un feu de fortune, histoire de me sentir l’âme d’un aventurier, ou peut-être pour avoir l’impression d’avoir face à moi un peu de compagnie.

Les jours suivants, c’est encore une fois grâce au couchsurfing que j’ai trouvé refuge chez Bill, 63 ans, qui a eu la gentillesse de me prêter son canapé l’espace de quelques jours. Key West est un endroit magnifique, mais je pense que je n’avais pas le coeur à l’apprécier à sa juste valeur. J’espère y retourner un jour dans de meilleures conditions.

Les maisons de style géorgien peuplent ses rues très colorées. Et pour cause :  le nombre impressionnant d’espèces de fleurs présentes sur l’île lui donne ce côté très caraïbe. J’ai passé mes quelques jours ici à errer dans la vieille ville, à méditer sur la plage face à la mer turquoise, le souffle chaud des alizés dans la nuque, à faire le vide, du moins à essayer.

Je voulais du repos à Key West, mais ça sera visiblement pour une autre fois…Je poursuis ce voyage éprouvé mais toujours présent. Après une journée passée à Atlanta, je vois écris à présent de Washington, ou je viens d’assister à l’investiture de Barack Obama (33 heures de car depuis Key West)…A suivre prochainement en vidéo.